SCANDALES : Bernard Ebbers, le patron déchu de WorldCom, a été condamné à 25 ans de prison. Jamais u
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Le Temps - 15 juillet 2005
Extrait
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Economie
Barbara Jones, juge à Manhattan, n'a pas eu le moindre doute.
«Une sentence inférieure ne rendrait pas suffisamment compte de toute la gravité de ce crime», a-t-elle inscrit dans son verdict.
Par Angélique Mounier-Kuhn
Alliant le geste à la parole, elle a condamné mercredi Bernard Ebbers, l'ancien patron de WorldCom, âgé de 63 ans, à une peine de prison de 25 ans. Cette sanction, épilogue d'un fiasco, est la plus sévère jamais infligée à un dirigeant de société depuis la vague de scandales qui a secoué Corporate America au début du siècle. Prononcée après une série de jugements implacables, elle confirme que l'ère de la mansuétude pour les patrons délinquants est bel et bien révolue.
Les médias américains se sont plu à rappeler le parcours de «Bernie» Ebbers, livreur de lait puis entraîneur de basket qui avait transformé, à coups d'acquisitions, une petite compagnie en un titan de télécommunication. Las, le mythe s'est brisé en 2002, avec la révélation d'une gigantesque fraude comptable (11 milliards de dollars) qui s'est soldée par la faillite de WorldCom en juillet 2002, la plus retentissante de l'histoire du capitalisme. Faillite dont WorldCom s'est relevée sous le nom de MCI, aujourd'hui sur le point d'être absorbée par Verizon. Les actionnaires eux ne s'en sont jamais remis: à l'époque, la capitalisation boursière de WorldCom s'était évaporée de 90%.
« Une telle sévérité
risque de décourager quiconque
de siéger dans un conseil d'administration »,
met en garde le spécialiste Olivier Terrettaz
Pour Olivier Terrettaz, expert en gouvernance d'entreprise, « une condamnation était souhaitable et justifiée aux yeux de l'opinion publique. Mais la fraude peut-elle être sanctionnée au même titre qu'un meurtre ? »...
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